Interview de Brigitte par Jean-claude sur le salon d’albi…

Brigitté s’est livrée sur sa carriere et sur ses avtivités depuis l’arret du x …. 

Merci encore a elle pour sa présence durant le salon , pour son sourire perpetuel et sa bonne humeur///  

 

jc- bonjour Brigitte, tu as fait ta grande carrière de porno et érotique, ça a été entre les années 70-80.  D’après ce que j’ai pu voir, tu as fait à peu près 116 films entre…

B-Non, j’ai fait 40 films…

jc-Entre X érotiques…

B- Entre 76 et 80.

jc-   ils se sont trompés alors,, 116 films en tout genre, il était marqué.

B-Dans le livre « les films de culte » ?

jc-Non, non, je l’ai vu sur Wikipédia. Donc, tu as fait entre 116 films de tout genre, entre les érotiques, le porno et les films dits plutôt classiques.

B-Ça me paraît beaucoup, 116. Mais bon, je n’ai pas compté.

jc- Ensuite, tu as fait de la chanson.,,

B-Oui, enfin je…

JC-  « Tendresse Caresses », par exemple.

B Oui, bien sûr, mais ce n’est pas ce qui me caractérise le plus.

jc- tu as écrit des livres.

B Oui.

JC-Tu as fait des essais aussi.

B-Oui.

jc- Tu as fait de la radio, tu fais toujours de la radio.Tu as fait des émissions de télé sur le câble.

B- Oui.

JC- Et apres tout ça, est-ce qu’il y a quelque chose que tu aimerais faire encore ? Que tu n’as pas fait, que tu aimerais faire.

B-En fait, j’aurais rêvé de monter sur scène pour chanter je ne chante pas très bien.Je viens de sortir un CD avec 5 chansons, mais je sais le nombre d’heures que j’ai mis à les enregistrer, donc je sais que je ne chante pas très bien.Chanter en direct devant un public, il faut avoir une voix extraordinaire et chanter très très juste, mais je veux dire, ça, ça fait partie de…euh , Je pense que ça, ça doit être un pied extraordinaire.

jc- D’accord Ça, ça serait dans le plus grand regret si tu ne le fais pas ?

B- Je ne le ferais pas, de toute façon.

jc- donc sera pas dans le plus grand regret .

B-J’ai longtemps aussi regretté de ne pas avoir fait une vraie carrière d’actrice.Et aujourd’hui, je ne suis pas convaincue que j’aurais été plus heureuse, en fait. Parce que je suis tellement heureuse dans ma vie actuelle avec la radio et cet échange quotidien avec l’humain. Au fond, je me dis que si j’étais devenue comédienne,  peut-être que je n’aurais pas ça. Mais ça a été longtemps un regret.

 D’avoir été rejetée par le cinéma français.

E- Le théâtre, ça ne t’a jamais dit ?

jc- Si, je crois que tu as fait du théâtre.

B Oui, j’ai fait un tout petit peu de woman show dans des théâtres de chansonniers, mais je ne suis pas à l’aise au théâtre. C’est assez curieux parce que je suis quelqu’un de plutôt introverti qu’extraverti. Et au théâtre, je crois que quelque part, je ne me sens pas à l’aise. Il faudrait vraiment que ce soit un rôle…

E-Oui, parce que le public est directement là-dedans.

B- Oui, d’ailleurs, c’est très drôle parce que quand je dois faire une conférence devant du public, maintenant, je sais, j’annonce tout de suite la couleur en disant que je suis plus à l’aise derrière mon micro que sur une scène devant du public.Et puis après, je sais parler, je prépare.

 Mais j’ai besoin toujours de beaucoup préparer quand j’ai une conférence à faire, alors que je ne prépare pas beaucoup l’émission que je fais à la radio. Ça peut paraître curieux parce qu’à priori, on me croit plutôt exhibitionniste.Mais en fait, pas du tout. Je n’aime pas me montrer devant du public. Ou alors peut-être qu’il faut que je sois nue. (petit rire )

jc-  en 2012, tu as commenté les J O : l’équitation.Comment es-tu retrouvée à faire commentatrice pour l’équitation ?

B- En fait, j’ai une grande passion qui était l’équitation Je faisais du saut d’obstacle,Je connais bien la compétition équestre. RMC, puisque j’étais sur RMC à l’époque, m’a proposé de commenter les J O de Londres. Je suis très fière de moi parce que j’avais programmé le champion, le cheval de Steve Garda, qui a en effet été champion olympique

JC- Ça a été un kiff?

B- Oui, quand même, parce qu’il fallait le prévoir.

jc- A contrario, le truc qui t’a fait le plus kiffer dans ta vie, ça a été quoi ?

B- Je crois que c’est le tournage avec Philippe Kaufmann sur Henri et June,  le film sur Anaïs Nin, où Philippe Kaufmann m’a comparé à Jessica Lange,en disant que j’avais la même sensibilité. Il m’a rajouté deux jours de tournage On ne me voit pratiquement pas dans le film, parce que c’était un tout petit rôle.

(5:17) C’est vrai que ça fait partie des grands.moments.. J’étais à côté de lui, il m’expliquait pourquoi il refaisait telle scène.

jc- C’est un truc qui t’a fait apprendre et progressée,,

B- C’est surtout lui qui a fait « l Etoffe des Héros ». C’est un réalisateur extraordinaire. Être tout d’un coup pris sous l’aile d’un tel réalisateur, surtout qu’à l’époque j’étais encore dans l’espoir de faire du cinéma, ça a été un vrai grand moment.

jc- Du temps de ta carrière, est-ce que tu regardais du porno ?

B- Non, je n’ai pratiquement jamais regardé de porno.Je me suis obligée à regarder mes films porno aux alentours des années 85-86 pour mieux comprendre qui j’étais. Mais sinon, non, le porno ne m’intéresse absolument pas. De temps en temps, plus maintenant, je m’en fous,  mais à une certaine époque, je m’obligeais à regarder quelques films pour voir comment évoluait la pornographie, mais là, on ne sait pas du tout mon truc.

jc-  C est justement la prochaine question que je voulais te poser :quel regard portes-tu sur le porno de ton époque et le porno actuel ?

B- C’est une question qu’on m’a beaucoup posée hier au salon,en me demandant quelle était la différence. Je crois qu’il n’y a rien de comparable, autant sur les films qui se tournaient.. Je ne vais même pas dire les films qui se tournent aujourd’hui j’ai envie de dire les trucs qui se tournent aujourd’hui.  Il n’y a rien de comparable entre les actrices que j’étais et les actrices d’aujourd’hui.

Moi ce qui m’a frappée hier en regardant ces filles, et j’ai trouvé ça très intéressant, c’est à quel point elles sont habillées de manière totalement exhibitionniste et elles sont totalement naturelles. Le public les regarde et tout ça paraît simple. À mon époque, jamais on se serait habillé comme ça dans un lieu public. Ce n’était pas pensable. Un salon comme ça, dans les années 75-80, ça aurait été impensable. C’est là où on voit que le discours qu’on a sur la pornographie… Il y a 15 jours, 3 semaines, j’ai reçu un livre où soi-disant toutes les filles qui tournent du porno sont masos ou sont des victimes, etc.,,Moi je n’ai pas du tout l’impression, les femmes que je vois là, qu’elles sont victimes,donc je crois qu’entre l’idée qu’on se fait aujourd’hui de la pornographie et la réalité, ça n’a rien à voir, et je suis contente d’être venue parce que ça remet un peu ce que j’ai toujours pensé : c’est bien sûr qu’il y a, comme dans tous les métiers, des gens qui se conduisent mal, et qui se conduisent mal avec les employés. Mais je crois qu’il y a quand même aujourd’hui une libération du sexe, parce que la pornographie c’est du sexe, ce n’est pas de la sexualité. Il y a une libération du sexe qui est sur un plan sociologique intéressant quand même à reconnaître.

jc- D’accord. Un acteur que tu as particulièrement aimé tourner ?

B- Moi j’ai une grande tendresse pour Richard Allan Surnommé « queue de béton ». Parce que d’abord son surnom était tout à fait justifié. Et ensuite, on est resté amis d’ailleurs.On a d’ailleurs tous les deux une whippet, un lévrier, un petit lévrier Et on se voit de temps en temps. C’est quelqu’un qui a une grande sensibilité, qui aime vraiment les femmes. Alors qu’il y avait quand même beaucoup à l’époque, et je pense que c’est pareil aujourd’hui, beaucoup de « hardeurs » qui, je vais le dire un peu de manière vulgaire, préfèrent leurs bites aux femmes.

jc- D’accord. Et quelqu’un en particulier que tu n’aimais pas trop , sans donner de nom peut etre?

B- Je crois qu’Alban me déteste, paraît-il, encore aujourd’hui.Parce qu’avec moi il y a eu plusieurs fois des pannes. Un jour j’ai dû dire ça quelque part et il l’a très mal pris. Moi je n’ai pas ma langue dans ma poche, il n’y a pas de jeu de mots là.

(9:53) Je ne vais pas parlé de l’affaire Weinstein en 2018, où c’est qu’on t’a..( elle me coupe et me répond)

B- Aaaah, on m’a accusé de dire une réalité qui est aujourd’hui reconnue. Encore une fois, j’ai fait avancer la compréhension de ce qu’est la sexualité.Oui, j’ai osé dire qu’on pouvait jouir lors d’un viol, alors j’aurais dû dire qu’on peut malheureusement jouir lors d’un viol, mais je sais que cette phrase que j’ai osé dire, alors dans un contexte très particulier, où on a sorti évidemment la phrase du contexte, mais depuis tellement de gens qui sont venus me remercier, parce que des hommes, et je dis bien des hommes et des femmes, n’avaient jamais osé le dire à leurs thérapeutes,et donc considérer qu’ils n’avaient peut-être pas été violés,puisqu’ils avaient jouis, que finalement j’ai beaucoup fait avancer les choses et donc je ne regrette pas. Mais aujourd’hui je suis ravie d’avoir dit ça,même si ça m’a coûté…..

jc- tu as pris « cher »..

B-Oh disons qu’il y a quelques jours difficiles, quand on est comme ça, lapidé sur les réseaux sociaux, mais c’est quelques jours, ça passe.

jc- Je vois aussi que tu es membre de l’association Pour le droit de mourir dans la dignité.

B-Je suis membre, oui.

jc-Tu veux nous en parler ?

B- En fait, je suis très amie avec Jean-Luc Romero,qui a longtemps été celui qui dirigeait l’association.Il a passé la main il y a deux ou trois ans,donc j’étais très proche de lui.

J’ai mis longtemps avant d’accepter de signer,parce que je me méfie toujours des dérives.Et le jour où j’ai signé, c’est parce que,c’est une histoire très personnelle, qui peut paraître curieuse,mais le vétérinaire avait accepté que je garde ma chienne chez moi sous morphine,parce qu’elle faisait une infection osseuse,et je doublais les doses de morphine,et la chienne continuait à hurler de douleur.Quand on sait à quel point le chien supporte mieux la douleur que l’humain,je me suis dit, quand on nous raconte qu’il y a toujours moyen de supprimer la douleur,on nous raconte des bobards.Et c’est ça qui m’a fait décider de signer.De toute façon, j’ai toujours pensé que notre dernière liberté,c’est peut-être de mourir comme on a envie.Je ne sais pas si j’aurai le courage d’aller en Suisse,puisque aujourd’hui on ne peut pas le faire en France.Je ne suis pas sûre que j’aurai le courage,mais j’aimerais avoir cette liberté-là.C’est pour ça que j’ai signé ce droit à mourir dans la dignité.

jc Tu veux rajouter quelque chose Eric ? ( un petit débat s ensuit)

E- Oui, j’ai ma vision belge.

B-C’est autorisé, je crois.

E- C’est même depuis 4, 5, 6 ans autorisé pour les enfants.Un gamin qui a une leucémie , etc , peut demander,plutôt les parents peuvent demander pour le gamin.Le gamin peut aussi demander.

B-Je suis ennuyée sur les enfants,parce que je pense qu’un enfant n’a pas sa réflexion suffisante.

E-Ça dépend par rapport à la douleur.

B-Oui, j’entends.De toute façon, on a le droit d’euthanasier son chien,et on n’a pas le droit d’euthanasier son enfant.Mais en même temps, c’est toujours le risque de la dérive qui me fait dire que peut-être que pour des enfants,il faudrait qu’à ce moment-là, il y ait vraiment une sorte de…

E-Je crois qu’il y a une sorte de, pas de comité…de «juges» qui donnent l accord

B-Oui, c’est ça, il y a quand même des précautions.

E-Qui donnent l’accord, oui.

B-C’est ça, à partir du moment où il y a vraiment des précautions ..

jc- Trois docteurs.En Belgique,je parles j’ai vu un reportage.

B-Oui, oui, donc à partir du moment où il y a quand même plusieurs adultes,c’est pas seuls les parents qui ont le droit de décider, parce que..

E- Non, non, mais même l’enfant.

B- des parents qui ont le droit de décider d’euthanasier leur enfant,ça me ferait un peu peur, quoi, je veux dire.

E-Oui, je voyais plus le contexte que c’est les gamins qui demandent, quoi.

B-Oui, enfin, je veux dire, il y a quand même des cas où c’est incurable,ça fait très très mal,ou alors si c’est pour abrutir la personne de médicaments et la mettre dans le coma,je ne vois pas l’intérêt, enfin…Donc voilà pourquoi j’ai signé et pourquoi je fais partie de la DMD.( débat clos)

jc-le salon de l’érotisme aujourd’hui à Albi .Ta première journée, comment s’est elle passée ?

B-En fait, ma première journée, j’ai fait je ne sais pas combien de selfies.C’est un peu comme à la messe, j’étais assise, je me levais,j’étais assise, je me levais.

jc-C’est pour ça qu’elle a voulu aller à la cathédrale ..(rire collectif)

B-J’ai beaucoup apprécié,ça m’a permis de rencontrer beaucoup d’auditeurs qui m’ont touché,parce que c’est agréable de se sentir utile quand même.Et puis, c’est rigolo de voir toutes ces jeunes filles qui me regardent comme si j’étais ce qu’elles ont envie de devenir.Mais le chemin est long.

jc- Et si une jeune fille vient te voir et te dit« J’aimerais faire du porno » ? à l heure actuelle tu lui dirais quoi ?

B- Je crois qu’on fait du porno pour des choses qui sont très personnelles et souvent très pulsionnelles, c’est-à-dire que ce n’est pas très réfléchi.Je ne crois pas que quelqu’un qui réfléchit va faire du porno. Elle va plutôt être escort girl.Je pense que ce n’est pas réfléchi,c’est quelque chose d’assez pulsionnel.Et donc, à partir du moment où c’est pulsionnel,on demandera rarement l’avis de quelqu’un de sage.

jc-Et on va finir avec ça.Avec toutes tes interviews que tu as faites,jusquà présent,est-ce qu’il y a eu une question que tu aurais aimé qu’on te pose ?

E- c’est beau ça !

B-Je préfère poser les questions, en fait ,que de répondre à des questions. Non, je n’ai pas…heuuu

jc-Tu n’as rien qui te vient à l idée?

B-Non, je n’ai pas…C’est vrai que je fais très bien les interviews,parce que je n’ai pas de problème pour parler de moi.Je suis quelqu’un d’assez vrai, d’assez juste.Je ne me cache pas derrière une image qui ne serait pas moi.

jc-On finit avec ça.  Merci Brigitte,